Comme le béton armé, le béton précontraint associe béton et armatures, mais il s’en différencie de façon fondamentale dans son principe. En 1928, Eugène Freyssinet eut l’idée géniale qui révolutionna le monde de la construction : Il venait d’inventer le béton précontraint.
La précontrainte a pour but de soumettre le béton à des contraintes préalables permanentes de compression.
Une fois l’élément en service, ce gain en compression va s’opposer aux contraintes de traction créées par les charges appliquées à l’ouvrage (poids propre, charge d’exploitation, etc.). Le béton, matériau qui présente une faible résistance à la traction, se trouve ainsi utilisé au mieux de ses possibilités en ne travaillant qu’en compression.
En usine, la précontrainte est réalisée par pré-tension : la mise en tension des aciers de précontrainte est effectuée avant le bétonnage. Les éléments sont fabriqués sur un « banc de préfabrication ». Les armatures de précontrainte (fils ou torons) sont tendues avant bétonnage (dans des bancs de précontrainte de plus de 100 m de longueur) à l’aide de vérins entre deux massifs d’ancrage. Le béton frais est coulé au contact des armatures. Lorsqu’il a acquis une résistance suffisante (la montée en résistance est accélérée par traitement thermique),on libère la tension des fils (par relâchement des vérins), qui se transmet au béton par adhérence et engendre par réaction sa mise en compression (les fils détendus veulent reprendre leur longueur initiale, mais leur adhérence au béton empêche ce raccourcissement et l’effort qu’il a fallu exercer pour les tendre se transmet pratiquement au béton).